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dimanche 31 mai 2015

NOUVEL ALBUM DE NEMO

Nemo Coma album cover

Nemo, un des plus grands groupes de prog français actuels, sort un nouvel album appelé "Coma" qui sortira le 18 aout. Voici la track list :
1. Le Coma des Mortels (11.55)
2. Train Fantôme (9.08)
3. Comaïne (6.04)
4. St Guy (8.25)
5. Tu n'es pas Seul (7.56)
6. Coma (12.40)

Il y aura aussi une édition avec des titres sur un disque bonus :
1. Rat Bat Blue (Deep Purple Cover)
2. Ten Years Gone (Led Zeppelin Cover)
Trilogie "La Divine Comédie":
3. Six Pieds Sous Terre
4. Entre deux Rives
5. Sans Voix

Fondé en 1999, le groupe a notamment sorti le diptyque "Si" (en 2006 et 2007), "Barbares" en 2009, et "Le Ver Dans Le Fruit" en 2013.

vendredi 29 mai 2015

NOUVEL ALBUM DE TIM BOWNESS

Tim Bowness Stupid Things That Mean The World album cover

Tim Bowness, surtout connu pour sa collaboration avec Steven Wilson pour le projet No-Man, avait convaincu avec son album solo "Abandoned Dancehall Dreams" l'année dernière. Le 17 juillet sort "Stupid Things That Mean The World", que vous pourrez acheter en édition double CD : un CD normal avec l'album, et un CD bonus d'environ 20 minutes avec des versions alternatives de certains morceaux. J'attends ça ! Voici la tracklist :
CD1 - Stupid Things That Mean The World (42:10)

1. The Great Electric Teenage Dream (3.58)
2. Sing To Me (5.46)
3. Where You've Always Been (4.07) 
4. Stupid Things That Mean The World (3.05)
5. Know That You Were Loved (6.44)
6. Press Reset (3.54)
7. All These Escapes (3.06)
8. Everything You're Not (3.40) 
9. Everything But You (1.12)
10. Soft William (1.40)
11. At The End Of The Holiday (4.58) 

CD2 - Stupid Things That Meant The World (17:49)

1. Stupid Things That Mean The World (Alternate) (Nick Magnus mix) (3.09) 
2. Best Boy Electric (Sing To Me) (1994 No-Man demo) (Steven Wilson mix) (1.58) 
3. Know That You Were Loved (Alternate, David Rhodes 'electric version') (Stephen Bennett mix) (6.29) 
4. I Still Miss You (Stupid Things That Mean The World, UXB 'Ambient' Mix) (6.13)


mercredi 27 mai 2015

2015 : Secrets Of Angels de Karnataka

Karnataka Secrets of Angels album cover

Karnataka propose avec "Secrets Of Angels" un mélange entre prog, folk et métal symphonique, proche de Nightwish. Malgré de grandes ambitions et des musiciens compétents, je DETESTE les groupes comme ça. Vraiment, ce genre de musique m'horripile et de tous les albums de 2015, c'est un de ceux que j'aimerais le moins ré-écouter, malheureusement.

Ma note : 4/10

2015 : Ten Love Songs de Susanne Sundfor

Susanne Sundfør Ten Love Songs album cover
Susanne Sundfor est une artiste qui, avec "Ten Love Songs", propose une synthpop teintée de musique classique et de... prog ! Je n'adhère PAS DU TOUT au style, mais les compositions sont innovantes et réussies. Bref, personnellement je n'ai pas trop aimé, mais il faut tout de même considéré cet album comme une réussite. Des morceaux comme "Fade Away" ou le superbe "Memorial" mérite une écoute.

Ma note : 5/10

2015 : Föllakzoid III de Föllakzoid

Föllakzoid III album cover

Föllakzoid est un groupe venant du Chili. Voici leur troisième album. Composé de 4 morceaux allant de 9 à 13 minutes, "III" est une réussite dans son genre. C'est du space rock, proche du krautrock. Sans être génial, ça s'écoute, et les amateurs du genre apprécieront. Malheureusement, je n'en suis pas un. "Föllakziod III" mérite tout de même une écoute attentive.

Ma note : 7,3/10

2015 : The Unquiet Sky d'Arena

Arena The Unquiet Sky album cover

"The Unquiet Sky " était un album très attendu puisque Arena est un des plus grands groupes de néo-prog, auteur de grands albums comme "Contagion" ou "Immortal?". Avec "The Unquiet Sky", Arena livre un album inférieur aux albums sus-cités, mais tout de même plaisant. Mais je n'accroche pas trop au style du groupe, et encore moins sur "The Unquiet Sky". Mais les compositions sont globalement réussies et méritent d'être écoutées. Mention à "Traveller Beware", le morceau final très réussi.

Ma note : 7/10

2015 : Heavy On The Beach de Grand Tour



Grand Tour est un super-groupe de néo-prog, composé d'un membre de Abel Ganz et de 3 membres de Comedy Of Errors, et "Heavy On The Beach" est leur premier album. C'est une réussite. Mis à part le titre d'ouverture "It's Come To This", tous les titres sont longs. La durée varie entre 7 et 15 minutes. La suite "The Grand Tour" qui dépasse les 20 minutes si on réunit les deux parties est clairement le sommet de l'album, mais le reste ne démérite pas. C'est vraiment bien composé, et la production n'est pas mauvaise. Le seul problème et que je n'accroche pas vraiment au style du groupe. Dommage, car ça baisse vraiment la note.

Ma note : 7/10

2015 : New World (Deluxe Edition) de Dave Kerzner


Ne vous fiez pas totalement à son titre. Cet album est une sorte de remake de l'album "New World" sorti en 2014 avec 11 morceaux au compteur. Cette nouvelle version est assez différente car 12 morceaux sont rajoutés et certains anciens morceaux sont retravaillés. En tout cas, on retrouve les invités prestigieux de "New World" : Steve Hackett, Keith Emerson, Billy Sherwood, David Longdon ou encore Colin Edwin ont participé à cet album. En tout cas, c'est une réussite. Bien produit et bien composé, et qui rappelle furieusement Pink Floyd, "New World' est indéniablement une belle réussite. Mention spéciale à la suite "Stranded", divisée en deux morceaux pour un total de 33 minutes. L'album est excellent. Il mérite définitivement une écoute.

Ma note : 8,6/10

2015 : The Sunstone de The Psychedelic Ensemble



Groupe de néo-prog, The Psychedelic Ensemble nous avait fait une bonne surprise en 2013 avec son second album studio "The Tale Of The Golden King". Avec "The Sunstone", il continue sur la bonne voie. Avec ces 11 morceaux, "The Sunstone" propose des morceaux atmosphériques, aériens, sauf lorsqu'il faut muscler le jeu (comme dans "The Storm" et son très bon solo de guitare). Les solos de claviers sont légions, et souvent très bons. Les mélodies sont au rendez vous aussi. L'album se finit sur le final épique "Back To The Sea". Sans être génial, cet album est très plaisant à écouter, et dépasse pour moi son prédécesseur. Un album très sympathique.

Ma note : 7,9/10

2015 : King For A Day de Magic Pie



Magic Pie est un groupe de prog qui mélange habilement le métal progressif avec le progressif symphonique. Ce mélange détonant a ainsi donné le très bon "Motions Of Desire" en 2005, l'excellent "Circus Of Life" en 2007, le bon "The Suffering Joy" en 2011, et enfin un autre excellent album : "King For A Day" en 2015. Cet album est tout simplement leur meilleur à côté de "Circus Of Life". S'ouvrant sur l'épique "Trick Of The Trade", l'album propose ensuite du lourd : deux superbes morceaux de 12 minutes, deux très bons morceaux de 5 et 6 minutes, et se clôt sur une magnifique suite de 27 minutes éponyme. Peut être le meilleur morceau du groupe, sauf si l'on considère "Circus Of Life" comme une suite unique. Sans être novateur, Magic Pie propose un prog réjouissant, proche de celui de Transatlantic à certains moments. Un très très bonne surprise.

Ma note : 8,3/10

dimanche 17 mai 2015

2015 : The Breaking Of The World de Glass Hammer



Depuis 1993, Glass Hammer a proposé 18 albums de prog symphonique. Après un premier album raté ("Journey Of The Dunadan"), le groupe a sorti "Perelandra" qui n'a pas cassé des briques mais qui était tout de même décent. Puis peu à peu, le groupe a progressé jusqu'en 2004 où le groupe sort "Shadowlands", son premier très bon album, puis "The Inconsolable Secret" en 2005, son premier excellent album (avec une pochette de Mr. Roger Dean). Après une petite rechute, le groupe revient avec "If" en 2010, "Cor Cordium" en 2011 (deux très bons albums recommandés), "Perilous" en 2012 (moins réussi) et "Ode To Echo" en 2014 (un des meilleurs Glass Hammer). Bref, une carrière en dents de scie, mais qui, lorsqu'elle propose des albums de qualité, peut faire naître des moments magiques. Du coup, lorsque j'ai appris la sortie de "The Breaking Of The World", on pouvait s'attendre à un excellent album, mais aussi à un mauvais album. Et finalement, ils ont choisi la première option. "The Breaking Of The World" est une réussite. Aussi bon que "Ode To Echo". C'est du prog pur et mélodique, bien arrangé et superbement composé. C'est une bonne surprise, et j'espère que les suivants seront de la même trempe. Mention spécial à l'épique "Third Floor" et au final "Nothing, Everything". Recommandé !

Ma note : 8,4/10

2015 : The Great Bazaar by Subterranean Masquerade



Après avoir sorti "Suspended Animation Dreams" en 2005, le groupe américain, que nous appellerons Sub, revient avec un nouveau chanteur, et un nouvel album. Le concept raconte l'histoire d'un homme partant pour faire un voyage initiatique durant lequel il tente de travailler les notions du bien et du mal. L'album est vraiment, vraiment, barré. Mélangeant rock progressif, métal extrême, et folk orientale (parfois dans la même chanson !) avec goût (et parfois trop brutalement), Sub nous livre un des albums les plus originaux de l'année. Oui, sauf que original ne veut pas dire génial. Non seulement, je n'aime pas trop le chant (et je déteste le chant guttural qui apparaît sur certains morceaux), les styles se percutent brutalement sans cohérence, les compositions ne sont pas marquantes, et la touche orientale est originale, mais je n'aime pas trop ce style. Du coup, je n'ai pas trop aimé cet album, mais si vous êtes amateur de musique orientale (et de métal), vous devriez aimer. Dans le même style, je vous conseille Myrath, meilleur sur tous les domaines et qui propose lui aussi un métal prog teinté de folk orientale.

Ma note : 5/10

2015 : HFMC de Hasse Fröberg & Musical Companion



Hasse Fröberg est connu pour être le second guitariste et chanteur (juste derrière Roine Stolt) des Flower Kings. En 2010, il sort l'album Future Past, accompagné de compagnons musicaux. L'album reçoit un très bon accueil critique. En 2012, le groupe sort "Powerplay", légèrement moins réussi, mais convaincant. "HFMC" est donc le troisième opus de ce groupe. La musique ressemble assez (voire beaucoup) à celle des Rois Fleurs, mais ce n'est pas un problème. C'est du prog joyeux, parfois épique, parfois intimiste, toujours mélodique, avec des solos et des compositions réussis. L'album est vraiment pas mal. Après l'introduction "Seconds" et son bruit d'horloge qui prouve que l'album traite du temps (la pochette et le titre de certaines chansons nous éclairaient déjà), on arrive à l'épique "Can't Stop The Clock", le morceau "Everything Can Change" qui commence comme un morceau pop (on dirait du Mika) et finit avec un solo de guitare jazzy, le magistral "Pages" et ses 15 minutes progressives, et plusieurs autres morceaux convaincants, comme "Something Worth Dying For" qui sonne plus métal que les précédents morceaux. "Minutes" clôt l'album comme il a commencé, avec un tic-tac d'horloge. Sans être novateur et sans être un chef d'oeuvre, "HFMC" vous assure de passer un moment progressif sympathique, sans trop se prendre la tête, tout simplement en appréciant la musique. Après avoir écouté la discographie du groupe, je pense que "HFMC" est le meilleur album de Hasse Fröberg & Musical Companion.

Ma note : 8,2/10

dimanche 10 mai 2015

David Bowie : Le bilan

Les albums, du meilleur au pire :

01. Low (4,5/5)
02. "Heroes" (4,5/5)
03. Station To Station (4/5)
04. The Rise And Fall Of Ziggy Stardust & The Spiders From Mars (4/5)
05. Hunky Dory (4/5)
06. Lodger (4/5)
07. Diamond Dogs (3,5/5)
08. Aladdin Sane (3,5/5)
09. Scary Monsters (And Super Creeps) : (3,5/5)
10. The Next Day (3,5/5)
11. Young Americans (3/5)
12. Heathen (3/5)
13. Earthling (3/5)
14. Tin Machine (3/5)
15. Tin Machine II (3/5)
16. The Man Who Sold The World (2,5/5)
17. Pin Ups (2,5/5)
18. Space Oddity (2,5/5)
19. 1.Outside (2,5/5)
20. Black Tie White Noise (2,5/5)
21. Reality (2/5)
22. Let's Dance (2/5)
23. 'hours...' (2/5)
24. David Bowie (1,5/5)
25. Tonight (1/5)
26. Never Let Me Down (0,75/5)

Une sélection des meilleurs morceaux de Bowie :

- Life On Mars? (Hunky Dory)
- Heroes ("Heroes")
- Space Oddity (Space Oddity)
- Starman (Ziggy Stardust)
- Sound And Vision (Low)
- Station To Station (Station To Station)
- Changes (Hunky Dory)
- Breaking Glass (Low)
- Ashes To Ashes (Scary Monsters (And Super Creeps))
- Beauty & The Beast ("Heroes")
- Warszawa (Low)
- Ziggy Stardust (Ziggy Stardust)
- Golden Years (Station To Station)
- Oh ! You Pretty Things (Hunky Dory)
- Fantastic Voyage (Lodger)
- Rebel Rebel (Diamond Dogs)
- Sweet Thing/Candidate/Sweet Thing (Reprise) (Diamond Dogs)
- Lady Grinning Soul (Aladdin Sane)
- Always Crashing In The Same Car (Low)
- Fame (Young Americans)
- Fashion (Scary Monsters (And Super Creeps))
- I'm Afraid Of Americans (Earthling)
- Rock 'n' Roll Suicide (Ziggy Stardust)
- Moonage Daydream (Ziggy Stardust)
- Joe The Lion ("Heroes")
- Be My Wife (Low)
- Speed Of Life (Low)
- What In The World (Low)
- Queen B*tch (Hunky Dory)
- Boys Keep Swinging (Lodger)
- Diamond Dogs (Diamond Dogs)
- Young Americans (Young Americans)



David Bowie : Partie 7 : La période expérimentale 2 (1993-2013)

Après la pause Tin Machine, Bowie décide de revenir en solo avec des albums aventureux et expérimentaux, comme à la fin des années 1970.

Black Tie White Noise (1993) : 2,5/5

Réussir à faire un album qui soit à la fois ambitieux, dans l'ère du temps et réussi n'est pas chose facile. Malheureusement, Bowie n'y arrive pas trop avec "Black Tie White Noise". Inspiré par son mariage avec la top-model Iman, Bowie livre un album entre pop, jazz, et électronique. Si l'album aurait pu rendre bien, il sonne pourtant creux. L'album n'a aucune chanson vraiment marquante, mais malgré tout, ça s'écoute, et ça reste correct. Le morceau "The Wedding" s'impose comme la pièce maîtresse de l'album.

1.Outside (1995) : 2,5/5

Sur cet album, Bowie collabore encore une fois avec... Brian Eno ! On pourrait donc s'attendre à un album aussi bon que "Low", "Heroes", ou encore "Lodger", et bien..... non. Malgré un concept ambitieux (l'album est un opéra-rock contant l'histoire d'un détective nommé Nathan Adler tentant de trouver l'auteur de meurtres présentant les victimes comme des oeuvres d'art), une nouvelle évocation de Major Tom après "Space Oddity" et "Ashes To Ashes" (sur le morceau "Hallo Spaceboy), et l'adoption d'un style très proche du rock industriel ("The Downward Spiral" de Nine Inch Nails, album culte du rock industriel, est une merveille, écoutez-le le plus tôt possible), "1. Outside" peine à convaincre. Malgré de bons moments comme "Strangers When We Meet" ou "The Motel", pas mal de morceaux sont vraiment pas terribles, et l'album sonne pas très bien (pour moi, en tout cas). Pas trop mal, mais pas recommandé.

Earthling (1997) : 3/5

Avec "Earthling", Bowie s'attaque à... la drum 'n' bass ! Bowie et l'électro, on pourrait penser que ça ne fait pas bon ménage. Et pourtant... "Earthling" n'est pas mal du tout. Si il n'égale pas les perles rock des années 1970, il est le meilleur album de Bowie depuis "Lodger" (donc depuis 1979). Des morceaux comme "Little Wonder" ou encore le très bon "I'm Afraid Of Americans" sont vraiment intéressants. Ce dernier morceau est d'ailleurs une collaboration explosive entre Bowie, Brian Eno et Trent Reznor de Nine Inch Nails. Bref, que du lourd ! Assez proche du rock industriel, l'album "1.Outside" aurait été beaucoup plus réussi si les morceaux étaient du même calibre que "I'm Afraid Of Americans". Certains morceaux sont, malheureusement, plus faibles que d'autres, et puis l'ambience un peu trop électro, c'est pas forcément mon truc, mais il mérite quand même une écoute attentive.

'Hours...' (1999) : 2/5

Avec "Hours...", Bowie tente un retour au rock plus "traditionnel" des années 1970, en ajoutant des éléments empruntés au rock alternatif, très à la mode en ce moment. L'album n'est pas totalement raté, mais n'est pas une réussite DU TOUT. Je ne peux pas vraiment dire pourquoi, mais je trouve cet album ennuyeux à en mourir. Seul "What's Really Happening?" et "The Pretty Things Are Going To Hell" sortent du lot. Le reste va du mauvais à l'horrible. Le jeu de guitare de Reeves Gabrels est le seul point véritablement positif de l'album. Vraiment déconseillé.

Heathen (2002) : 3/5

Avec "Heathen", Bowie continue sur la lignée rock alternatif/art rock. Sauf que c'est mieux que "Hours...". Comportant de très bons moments ("Slow Burn", "Afraid", "I Would Be Your Slave") et de bonnes reprises ("Cactus", "I Took A Trip On A Gemini Spaceship" (ce dernier morceau contenant la note la plus grave que Bowie n'ai jamais chantée, la plus haute se trouvant sur l'album "Aladdin Sane", sur le morceau "Lady Grinning Soul)). Si certains morceaux sont plus faibles, l'ensemble est consistant, et offre un équilibre satisfaisant entre alternatif, art rock, et électronique (présent à toutes petites doses, mais présent quand même). N'étant pas un grand fan du rock alternatif, je ne peux pas mettre plus que 3/5 à "Heathen", mais je vous le recommande.

Reality (2005) : 2/5

Toujours sur la lignée des deux albums précédents, Reality ne réitère par la réussite de "Heathen". Il n'y a aucun très bon morceau, mis à part "New Killer Star". En le mettant au début de l'album, Bowie condamne ses auditeurs à s'ennuyer de plus en plus, Le final "Bring Me The Disco King" est lui aussi plutôt réussi, mais entre les deux, les morceaux sont très moyens, voire médiocre ("Looking For Water"), souvent barbants. "Reality" est une grosse déception, et Bowie n'y est plus que l'ombre de lui même. Une écoute ennuyeuse, mis à part le début et la fin. Déconseillé.

The Next Day (2013) : 3,5/5
 
Quel come-back inéspéré ! En sortant son meilleur album depuis "Lodger" ("Earthling" s'est fait détrôner), Bowie surprend tout le monde. Après une pause de 8 ans durant laquelle des rumeurs sur la santé de Bowie ont commencé à circuler, il sort cet opus particulièrement bon. Avec cette pochette (celle d'"Heroes" vandalisée) et ce titre ("le prochain jour" en français), Bowie tourne le dos au passé (comme il l'avait fait avec "Scary Monsters (And Super Creeps)" en 1980). Avec Tony Visconti à la production, Bowie livre un opus qui, sans être novateur ou très original, propose des morceaux léchés, bien arrangés et aux compositions intelligentes. Malheureusement, "The Next Day" a tout l'air d'être le dernier album de Bowie, ce qui est bien dommage, vu le talent de ce grand monsieur. Mais ce n'est pas un testament ridicule, loin de là.




vendredi 8 mai 2015

David Bowie : Partie 6 : La pause Tin Machine (1989-1991)

David Bowie, lui même déconcerté par la médiocrité de ses albums dance décide de revenir sur un style rock plus ambitieux au sein d'un groupe qu'il forme, Tin Machine, où il s'efface et où tout est partagé démocratiquement. Bowie n'accorde les interviews que si tout le groupe est invité, il ne met pas son nom sur la pochette, il ne chante pas et n'écrit pas tous les morceaux, etc...

Tin Machine (1989) : 3/5

Le principal acolyte de Bowie dans le projet Tin Machine est Reeves Gabrels, guitariste proche de Robert Fripp dans le style, et qui fera découvrir Sonic Youth, Dinosaur Jr. ou encore les Pixies à David Bowie. Les autres musiciens sont les frères Hunt et Tony Sales, qui s'occupent de la basse et de la batterie. Tin Machine propose un rock bruitiste, entre punk, alternatif, et art rock. Des morceaux comme "Under The God", "Heaven In Here", "Crack City" ou encore "Tin Machine" sont particulièrement intéressants. Le reste est plus dispensable, et la reprise de "Working Class Hero" n'est pas extraordinaire. Sinon, l'album est plutôt réussi et se laisse écouter avec plaisir, mais il n'est pas très novateur.

Tin Machine II (1991) : 3/5

Le deuxième et dernier opus de Tin Machine est moins bruitiste, hard et punk que le précédent, pour proposer un rock plus conventionnel. "Baby Universal" et "Goodbye Mr. Ed" sont de très bons morceaux, et "If There Is Something", "Shopping For Girls" ou encore "One Shot" sont des morceaux très sympathiques. Le morceau "Sorry" (déjà composé lors des sessions du premier album, et interprété en live avant la sortie de "Tin Machine II") est en revanche mauvais. L'album, tout comme "Tin Machine" premier du nom, est un album globalement réussi, et sympathique, et qui n'apporte toujours pas grand chose. Le groupe sortira le live "Oy Vey Baby" (clin d'oeil à l'album "Achtung Baby" de U2) avant que Bowie ne mette fin à l'expérience Tin Machine. Si ils n'apportent pas grand chose et ne sont pas des oeuvres majeures, je vous recommande tout de même ces albums, qui restent fort sympathiques.


David Bowie : Partie 5 : Période dance (1983-1987)

Bowie s'engouffre dans une spirale infernale d'albums commerciaux et insipides. Il est élevé au rang de superstar, mais ce fait exploser par les critiques.

Let's Dance (1983) : 2/5

"Let's Dance" est le meilleur album de la trilogie dance de Bowie (pas conçu comme une trilogie mais il y a 3 albums donc...). Mais il reste tout de même très décevant. Après avoir impressionné entre 1971 et 1980, le voilà qui arrive avec un album entre dance, pop et new wave, sans grande ambition artistique, et avec une production effroyable. Heureusement, "Modern Love" et le morceau-titre sauvent les meubles, et "China Girl" reste sympathique, mais "Cat People (Putting Out Fire", "Ricochet" ou encore "Shake It" sont vraiment médiocres. Un album mauvais, c'est sûr, que je ne recommande pas. C'est d'autant plus dommage que Bowie collabore avec Nile Rodgers et Stevie Ray Vaughan sur cet album, et ensemble ils auraient pu faire quelque chose de beaucoup mieux.

Tonight (1984) : 1/5

Avec "Tonight", Bowie livre un album fade et sans intérêt. Il mérite sa réputation d'album médiocre. Le morceau "Loving The Alien" qui ouvre l'album est pourtant un très bon morceau. 7 minutes de Bowie qui offre du lourd (si le morceau est inférieur à la quasi-totalité des morceaux des années 1970, il reste quand même très bon, surtout lorsqu'on voit les albums de Bowie dans les années 1980). Mais la suite n'est qu'une succession de morceaux insipides, parfois particulièrement mauvais ("God Only Knows"). Le single "Blue Jean" est décent, tout au plus, mais n'égale pas la réussite de "Loving The Alien", qui n'est malheureusement pas perpétué tout au long de l'album. Là aussi, je ne vous recommande pas DU TOUT cet album.

Never Let Me Down (1987) : 0,75/5

"Never Let Me Down" est tout simplement le pire album de David Bowie. Il est inférieur à "Tonight", car contrairement à ce dernier, il ne contient pas un "Loving The Alien", un morceau très bon qui lui sauve un peu là mise. Seul "Time Will Crawl" s'impose comme étant le meilleur morceau de l'album, n'empêche que je ne le mettrai jamais sur une compilation de Bowie, même si celle ci contenait quatre disques... "Never Let Me Down" est un album médiocre, très mauvais et sans intérêt. Le pire morceau étant "Shining Star" et le rap à vomir de Bowie en duo avec Mickey Rourke (sans commentaire). Dommage que Peter Frampton est participé à cette atrocité. Là aussi, un album hautement déconseillé. C'est "Let's Dance" qui est le meilleur album du lot, mais n'empêche que je vous déconseille fortement la période dance de Bowie, histoire de ne pas trop égratigner son image.



7000 VUES !

Cela fait 15 jours que le blog avait atteint 6000 vues, et voilà qu'il atteint les 7000 ! Merci beaucoup pour ça, ça fait plaisir :D

David Bowie : Partie 4 : Période expérimentale (1977-1980)

Après avoir réglé ses problèmes avec la cocaïne, Bowie rencontre le génial Brian Eno qui le pousse à expérimenter, ce qui débouche sur la trilogie berlinoise, véritable sommet de la carrière de Bowie.

Low (1977) : 4,5/5
Durant la trilogie berlinoise, les principaux acolytes de Bowie seront Brian Eno et Tony Visconti. Brian Eno, d'abord claviériste de Roxy Music, a commencé sa carrière solo en 1974 avec "Here Come The Warm Jets". Cet album, tout comme "Another Green World" et "Before And After Science", est un album d'art rock avec des mélodies efficaces et des arrangements complexes. Le reste de la discographie de Eno sera principalement des albums de musique ambient comme "Discreet Music", "The Pearl" ou encore "My Life In The Bush Of Ghosts". Véritable génie créatif, il impose à Bowie un mode de composition très étrange : "les Stratégies Obliques". "Les Stratégies Obliques" est un jeu de cartes avec des indications sur les cartes du type "pense à la radio", "manque-t-il quelque chose ?", "fait une action soudaine et incorpore la"... Ces indications doivent débloquer la créativité. Et ça marche ! De plus, Bowie est influencé par des groupes comme Kraftwerk ou Neu! qui le décident à incorporer des éléments électroniques dans sa musique. "Low" est divisé en deux parties. La face A propose des morceaux d'art rock, avec des riffs, des synthés, et souvent du chant. C'est la face qui déstabilise le moins. La face B propose 4 pièces proches de la musique ambient. La face A s'ouvre sur "Speed Of Life", un instrumental aux riffs efficaces et enjouées. L'élément le plus étrange est la batterie "traitée" électroniquement. "Breaking Glass" est un court (moins de 2 minutes) mais très bon morceau. On y retrouve les mêmes instruments que sur "Speed Of Life", mais avec le chant de Bowie en plus. "What In The World" est un morceau qui fut rejeté de l'album "The Idiot" d'Iggy Pop (produit par Bowie). Iggy Pop chante d'ailleurs les choeurs sur ce morceau. C'est un morceau joyeux et déjanté. La mission d'Iggy Pop durant les sessions de "Low", en plus de chanter sur "What In The World", était de divertir le groupe en faisant le dingue ou en racontant des anecdotes. "Sound And Vision" est le morceau le plus connu de l'album. Avec son riff entêtant, et sa mélodie, interprété par deux voix (toutes de Bowie, sauf qu'une est quasiment parlée et très grave, et l'autre est aiguë et puissant). "Always Crashing In The Same Car", inspiré par un accident de voiture qu'a eu Bowie dans un sous-terrain à Berlin, est moins "joyeux"que les autres morceaux. Avec son saxophone hypnotique, sa guitare pesante et lente, jouée à la wah-wah, et le ton solennel et grave de Bowie. "Be My Wife" est une sorte de ballade hard rock profondément atteinte. "A New Career In A New Town" est un instrumental qui clôt efficacement la face A. La face B s'ouvre sur "Warszawa" est une pièce dont la quasi-totalité fut composée par Eno, après avoir vu le fils de Tony Visconti jouer les notes la, si et do en boucle sur un piano. Bowie aura ensuite apporté quelques touches et la partie vocale finale (pour l'enregistrer, le ton de la voix de Bowie étant trop grave pour la chanter directement, Visconti ralentit la bande, puis ré-accéléra la bande, et par la même occasion la voix de Bowie, ce qui donne côte "voix d'enfant" au morceau). "Warszawa" est une très belle pièce avec une mélodie magnifique, et une introduction qui rappelle furieusement le thème du film "Orange Mécanique" de Stanley Kubrick. Les morceaux suivants, "Art Decade", "Weeping Wall", et "Subterraneans" sont plus faibles, mais s'avèrent intéressants, surtout lorsqu'on sait comment ils ont été composés. Bowie et Eno enregistrait des clics de métronome à un tempo choisi au préalable, et composait chacun de leur côté des parties instrumentales sur ces clics. A la fin, ils assemblaient le tout. "Low" est un véritable tour de force. Le meilleur album de Bowie. Pas forcément facile d'accès, mais une fois apprivoisé, on ne peut que l'adorer. A noter : écoutez les lignes de basses. Elles sont incroyables.

"Heroes" (1977) : 4,5/5

Convaincu par la réussite artistique que fut "Low", Bowie retourne tout de suite en studio pour enregistrer le deuxième volet de la trilogie berlinoise : "Heroes". Autre album majeur, "Heroes" garde toujours les mêmes génies à son bord ; Brian Eno et Tony Visconti. De plus, Robert Fripp, le guitariste génial de King Crimson, vient interpréter les parties de guitare principales. Comme sur "Low", les deux faces de l'album proposent leur univers musical. La première propose 5 morceaux entre funk, rock, blues, progressif et électronique, la seconde propose 5 pièces ambient. Bowie et Eno ont continué à utiliser "Les Stratégies Obliques" pour composer cet album. "Beauty And The Beast" ouvre l'album d'une façon funk, loufoque et jubilatoire. C'est un morceau dansant et excellent. La guitare de Fripp y est traité comme un synthétiseur (le traitement de la guitare de Fripp sur "Beauty And The Beast" ressemble à celui que l'on peut trouver sur le morceau "Sky Saw" de Brian Eno sur l'album "Another Green World", que je vous conseille vivement) et la voix de Bowie y est très grave.  "Joe The Lion", inspiré par Chris Burden, artiste contemporain connu pour se faire tirer dessus pendant ses performances, ou pour s'être crucifié sur sa Volkswagen, est un morceau rock très efficace. Pour ce morceau, Bowie demanda à Fripp de jouer à la manière d'Albert King. Cela donne des riffs et des thèmes intéressants. Le chant de Bowie y est quasiment crié, très plaintif. "Heroes", le morceau titre, est tout simplement un des meilleurs morceaux que Bowie n'ai jamais compos". Une merveille qui me donne des frissons, même après des dizaines et des dizaines d'écoutes. Partant d'une suite d'accords simple comme bonjour, Bowie y a posé sa partie vocale intense, et les musiciens y ont posé diverses texutes et parties instrumentales pour donner une morceau atmosphérique et puissant. Un classique. "Sons Of The Silent Age" est un morceau sympathique, mais plus faible que la majorité de l'album. "Blackout" est un autre rock efficace, dans la veine de "Joe The Lion", et qui clôt admirablement la face A. La face B s'ouvre sur "V-2 Schneider", un morceau ambient un peu trop tiré sur la longueur, mais très plaisant tout de même. Suit "Sense Of Doubt", un morceau très sombre. Pour le composer, Bowie et Eno se sont séparés. L'un a enregistré une descente chromatique de basses au piano et des accords de Chamberlin (synthé qui sonne très daté aujourd'hui) tandis que l'autre a enregistre quelques notes cristallines et discrètes sur un autre synthétiseur. Ils ont assemblé le tout, et ça fonctionne bien. Les morceaux suivants, "Moss Garden", "Neuköln", et "The Secret Life Of Arabia" sont plus lassants, et donc moins réussis. Ce sont eux qui empêchent "Heroes" de toucher les 5 étoiles. Mais "Heroes" reste une grande oeuvre et un album indispensable.

Lodger (1979) : 4/5


Pour le dernier volet de la trilogie berlinoise, Bowie remplace Robert Fripp par Adrian Belew qui, ironie du sort, deviendra ensuite guitariste de King Crimson. L'album est clairement inférieur à "Low" et "Heroes", mais il reste tout de même très intéressant et plaisant. Ici, pas de dualité face A/face B. Bowie multiplie les références à sa musique ; "Boys Keep Swinging" reprend la même suite d'accords que "Fantastic Voyage", les choeurs de "Move On" sont en fait les choeurs d'"All The Young Dudes" passés à l'envers, et quelques morceaux viennent de sessions antérieures. Les meilleurs morceaux sont "Fantastic Voyage" et sa mélodie puissante et la performance incroyable de Bowie au chant, "African Night Flight" qui se situe entre world music et rap, le cynique "D.J", le single "Boys Keep Swinging" sorte de relecture plus rock de "Fantastic Voyage", et "Move On", morceau entêtant. Les autres morceaux sont plus dispensables et empêchent "Lodger" d'égaler les autres volets de la trilogie berlinoise. Malheureusement, cette place fait de "Lodger" un album injustement mal aimé. Ecoutez le en essayant d'oublier "Low" et "Heroes", et je suis sûr que vous l'aimerez. Laissons à "Lodger" une seconde chance.


Scary Monsters (And Super Creeps) (1980) : 3,5/5

La trilogie berlinoise est fini. Le succès critique est retentissant, celui commercial un peu moins. Avec "Scary Monsters (And Super Creeps)", Bowie sort sa dernière oeuvre novatrice ET réussie. Brian Eno est parti, mais Tony Visconti est resté. Robert Fripp est revenu, et Pete Townshend est arrivé. Beau casting donc. David Bowie livre un album entre la new wave et l'art rock de la période Eno. Après Ziggy Stardust, après Aladdin Sane, après Halloween Jack et après Thin White Duke, voici Pierrot. David Bowie règle ici ses comptes avec les années 1970 en enterrant tout ses anciens personnages (l'exemple le plus marquant étant Major Tom, héros de "Space Oddity" qui est violemment attaqué dans "Ashes To Ashes"). L'album, si il comporte pas mal de moments faibles, propose parfois de très bons moments. Le morceau "Ashes To Ashes" compte parmi les plus beaux morceaux pop de Bowie, "Fashion" reste un funk très sympathique, et "Up The Hill Backwards" est une belle réussite. Le reste va du correct au très moyen. Mais l'album reste quand même à écouter, surtout quand on connaît la suite.

jeudi 7 mai 2015

David Bowie : Partie 3 : Période soul/funk (1975-1976)

Ayant toujours apprécié la soul, David Bowie s'y essaye (avec plus ou moins de succès) durant ces années.

Young Americans (1975) : 3/5

"Young Americans" est l'album le plus soul de Bowie. Les meilleurs morceaux sont clairement le morceau-titre, "Win", la reprise d'"Across The Universe" des Beatles et bien sûr le morceau "Fame" co-écrit avec... John Lennon, rien que ça. Ce morceau funk est particulièrement groovy et est clairement le meilleur morceau du lot. Le reste va du très correct ("Right", "Fascination"...) au très moyen ("Somebody Up There Likes Me", "Can You Hear Me"...). La prestation vocale de Bowie sur cet album est particulièrement bonne. L'album est réservé aux amateurs de soul ou de funk. Les amateurs de glam rock n'y trouveront pas leur compte.

Station To Station (1976) : 4/5

Avec "Station To Station", Bowie livre un album plus funk que soul. Et aussi un de ses meilleurs albums, accessoirement. L'album est plus expérimental que "Young Americans" et annonce la trilogie berlinoise à venir. Le morceau titre est un excellent morceau, un des meilleurs de Bowie. Les 10 minutes 8 passent vite tellement le morceau est bien composé. "Golden Years" (morceau proposé à Elvis, qui a refusé) est un morceau entre funk, rythmn & blues et rock'n'roll particulièrement réussi. Un riff efficace, une belle mélodie, un bon groove et puis ça passe tout seul. "TVC15" est un morceau puissant et sous estimé, ce qui est dommage vu qu'il est vraiment pas mal. "Word On A Wing" et "Wild Is The Wind" sont plus faibles, mais restent quand même décents. Un très bon Bowie. Dommage que ce dernier fût totalement sous la dépendance de la cocaïne durant la production de cet album et qu'il n'ait quasiment aucun souvenir de l'enregistrement de "Station To Station".


David Bowie : Partie 2 : Période glam (1970-1974)

Après deux albums pop/folk où Bowie se cherche encore, il trouve enfin sa (première) voie avec le glam rock. C'est durant cette période va commencer à sortir des oeuvres majeures, et aussi à créer des personnages pour chaque album.

The Man Who Sold The World (1970) : 2,5/5

Avec "The Man Who Sold The World", Bowie n'a pas encore atteint sa maturité musicale, mais il propose tout de même un album décent. L'album vaut surtout le coup pour son morceau titre (impossible de ne pas mentionner la magnifique reprise de Nirvana. Même Bowie a déclaré préférer la version de Nirvana à sa propre version), très efficace avec son riff hypnotique et sa suite d'accords originale. Les deux morceaux d'ouverture, à savoir "The Width Of A Circle" et "All The Madmen" sont eux aussi très bons et méritent une écoute attentive. Malheureusement, le reste de l'album n'est pas du même calibre, et peine à convaincre. Le meilleur est à venir...

Hunky Dory (1971) : 4/5

Après seulement trois albums, Bowie livre déjà une oeuvre majeure. Si quelques morceaux dépareillent l'ensemble ("Quicksand" et "Fill Your Heart" les premiers), l'album reste excellent. "Changes", "Oh ! You Pretty Things" et "Kooks" sont de véritables sucreries pop, "Song For Bob Dylan", "The Bewlay Brothers" et "Eight Line Poem" sont plus folk, et surpassent tous les morceaux folk des précédents albums (excepté "Space Oddity" bien entendu). "Andy Warhol" et "Queen B*tch" sont des morceaux plus rock et proches du glam, le premier est très bon avec son riff imparable, et le second est excellent, très influencé par le Velvet Underground et annonciateur des albums à venir. "Kooks" est une chanson sympathique mais sans plus, et "Quicksand" est le moins bon morceau de l'album avec "Fill Your Heart". Et bien sûr, il y a "Life On Mars ?". Une des plus belles mélodies que j'ai jamais entendue (dans la musique moderne), des arrangements somptueux et une des meilleures chansons pop du siècle dernier. Un chef d'oeuvre tout simplement. C'est ce morceau qui fait de "Hunky Dory" un album indispensable.

The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars (1972) : 4/5

Derrière ce nom à rallonge se cache un des albums les plus connus de l'histoire du rock. "Ziggy Stardust" est un album culte du glam (le meilleur album de glam rock of all time selon moi). Le concept est simple : Ziggy Stardust est un extraterrestre, et il débarque sur Terre. Il devient une rock star, puis commence une pente qui le mène à la mort. Contrairement à des opéras rock comme "The Wall" ou "Tommy", l'album ne suit pas une trame fixe. C'est plus un ensemble de morceaux tournant autour du même thème (la célébrité, le rock, la démesure...) qu'un véritable opéra rock (seuls les morceaux "Starman", "Ziggy Stardust" et "Rock N Roll Suicide" font vraiment partie du récit). Je trouve cet album surestimé. Oui, il est très bon. Mais je pense que les morceaux "Soul Love", "It Ain't Easy" et "Hang On To Yourself" peuvent être enlevés sans que ça ne me gène trop. Par contre, les autres morceaux vont du bon ("Star", "Suffragette City"...) à l'excellent ("Ziggy Stardust", "Starman", "Moonage Daydream"...). Les compositions sont intelligentes, réfléchies, et toujours avec une efficacité pop incroyable. C'est un album indispensable, évidemment.

Aladdin Sane (1973) : 3,5/5

Continuant sur la route glam, Bowie invente un nouveau personnage : Aladdin Sane (jeu de mots avec a lad insane qui veut dire un type fou en français). Aladdin Sane est un peu le jumeau diabolique de Ziggy Stardust. Plus rock que "Ziggy Stardust", "Aladdin Sane" est quand même décevant. Mais il reste quand même très bon. Les morceaux "Drive-In Saturday", "The Jean Genie" ou encore "Lady Grinning Soul" doivent être écoutés au moins une fois dans sa vie. Riffs efficaces, bonnes mélodies et bons arrangements font toujours bon ménage. Mais pour une raison inexplicable, j'ai moins accroché à cet album qu'à "Ziggy Stardust". N'empêche qu'il mérite une écoute attentive qui vous procurera sûrement du plaisir. La reprise de "Let's Spend The Night Together" est particulièrement léchée.

Pin Ups (1973) : 2,5/5

Avec "Pin Ups", Bowie divise. Bowie propose ici un album entièrement composé de reprises. Les Who, Pink Floyd, Them, les Kinks ou encore les Yardbirds, plusieurs grands groupes des années 60 y sont repris. Ici, le pire côtoie le meilleur. Si les reprises de "See Emily Play", "Sorrow" ou encore "Here Comes The Night" sont très plaisantes, celles de "I Can't Explain" ou "Shapes Of Things" sont très moyennes, voire médiocres. L'autre défaut est que l'album n'apporte rien. Pas de nouvelles compositions. Donc, un album mineur, sympathique une fois mais pas à ré-écouter en boucle. Sur la ré-édition CD, une reprise de Springsteen et de Brel sont ajoutées en bonus. Elles valent le détour, surtout celle de Brel.

Diamond Dogs (1974) : 3,5/5

Avec "Diamond Dogs", Bowie livre un nouveau concept-album. Fortement inspiré de "1984" de George Orwell (Bowie n'ayant pas obtenu les droits d'adaptation, il dût arrangé l'histoire à sa sauce), l'album décrit une société post-apocalyptique dirigé par un "big brother". Le héros s'appelle Halloween Jack et vit dans la cité délabrée d'Hunger City. L'oeuvre est ambitieuse, mais pas totalement convaincante. Après l'introduction "Future Legend" et son monologue déclamé, on arrive au morceau titre, très rock et très sympathique. La suite "Sweet Thing/Candidate/Sweet Thing (Reprise)" est influencé par le rock progressif, très en vogue à l'époque. Suit "Rebel Rebel" et son fameux riff. Un des morceaux les plus connus de Bowie. La suite est moins intéressante, et assez lassante. "Rock N Roll With Me"  annonce la direction plus soul/funk de l'album "Young Americans", et les autres morceaux sont des morceaux plus dispensables. L'album se clôt sur "Chant Of The Ever Circling Skeletal Family", ou les syllabes "bruh" sont répétées en boucle (passionnant donc). "Diamond Dogs" est un très bon album, mais lassant à la longue, c'est dommage. A écouter tout de même.



David Bowie : Partie 1 : Période folk/pop (1967-1969)

RETROSPECTIVE DAVID BOWIE

Partie 1 : La période folk/baroque (1967-1969)

Après avoir fait partie de plusieurs groupes sans avenir pendant sa jeunesse. David Robert Jones, qui a choisi comme nom de scène David Bowie, sort quelques 45 tours dès 1966 (le plus marquant d'entre eux étant « The Laughing Gnome », morceau parodique et loufoque, souvent considéré – à tort – comme la pire chanson de Bowie) avant de se lancer dans sa carrière studio.

David Bowie (1967) : 1,5/5
Bowie ne marque pas les esprits avec son premier album éponyme. « David Bowie » est un album de pop psychédélique assez sage, incorporant des éléments baroques et folk. Le style est proche des Bee Gees (la période baroque pop, pas la période disco) et surtout d'Anthony Newley, grosse influence pour Bowie lors de l'enregistrement de cet album. L'album, malheureusement, ne montre pas le réel talent de Bowie en tant que compositeur. Les compositions ne sont pas marquantes, mais il faut tout de même admettre qu'une certaine originalité s'en dégage parfois. Certains morceaux sortent un peu du lot comme « Sell Me A Coat », mais l'album a très mal vieilli, et est assez difficile à écouter aujourd'hui. Dans le même style, je vous recommenderai plutôt les albums solos de Syd Barrett, qui en terme de pop psychédélique, s'en sort beaucoup mieux. « David Bowie » est tout simplement un mauvais album, mais c'est le premier, et Bowie n'a que 20 ans.

Space Oddity (1969) : 2,5/5




















Si cet album est mieux que "David Bowie", il n'en reste pas moins décevant lorsqu'on connaît les capacités du monsieur. L'album s'avère plus folk et moins "fun" que le précédent. Bowie quitte la pop baroque et le vaudeville pour se consacrer à une folk psychédélique intéressante, qui tout en restant pop incorpore quelques éléments empruntés au rock progressif (le morceau "Cygnet Committee" qui atteint quasiment les 10 minutes). Le morceau-phare de l'album est bien sûr "Space Oddity", morceau culte, merveilleux qui, contrairement aux morceaux de l'album précédent, montre le talent de compositeur qu'a David Bowie. Il ne faut pas non plus oublier le sus-cité "Cygnet Commitee", le beau "Letter To Hermione" et le final "Memory Of A Free Festival". Si il reste dispensable, il mérite quand même un écoute.