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dimanche 8 mars 2015

Retropolis : Gentle Giant

A l'aube des années 1980, plusieurs groupes cultes du rock progressif se séparent ou se sont séparés. Van Der Graaf Generator, Emerson Lake & Palmer et bien sur : Gentle Giant. Après 3 albums moyens voire médiocres, le groupe à décidé d'éclater plutôt que de devenir un groupe FM comme Genesis ou Yes. Et c'est dommage que l'aventure Gentle Giant ce soit arrêter là, car c'est tout simplement un des meilleurs groupes de rock progressif. Je me devais d'écrire une Retropolis sur leur brève carrière de 10 ans, et leur belle discographie de 11 albums.

Gentle Giant (1970 ) : 9/10

Pour le premier album, le gentil géant marque un grand coup. Ce n'est pas le meilleur album de l'année, certes, mais c'est quand même du lourd. Dès le morceau d'ouverture nommé "Giant", le groupe montre son univers. Progressif à souhait, cassures de rythme et inspiration médiévale et classique. Que ce soit le très beau "Funny Ways", le très progressif et très réussi "Nothing At All" ou encore le blues de "Why Not?", tous les morceaux vont du très bon à l'excellent. Seuls les morceaux "Isn't It Quiet And Cold ?", "Alucard" et "The Queen" sont un peu en déca : le premier est un morceau pop dispensable, Alucard est un rock avec des effets qui sonnent très datés aujourd'hui, et "The Queen" est un bon morceau mais pas incroyable où le groupe reprend l'hymne national du Royaume-Uni. En tout cas, cet album est une belle réussite, mais manque quand même parfois de maturité, et la production n'est pas exceptionnelle.

Acquiring The Taste (1971) : 9,5/10

Au départ, la pochette peut repousser un peu les auditeurs. C'est plutôt vulgaire (sauf si on déplie la pochette) et pas très beau. Heureusement que la musique est d'un autre niveau. Gentle Giant livre ici son premier chef d'oeuvre. Le morceau "Pantagruel's Nativity" est tout simplement une des meilleures compositions du groupe. Parmi les autres grands moments de l'album, on peut citer la performance vocale de Kerry Minnear sur "Wreck", le rock dissonant "The House, The Street, The Room", le très progressif et jazzy "The Moon Is Down", et le morceau très inspiré du classique "Edge Of Twilight". Le blues "Black Cat", le rock un peu fade "Plain Truth", et l'interlude dispensable "Acquiring The Taste" sont les seuls moments qui empèchent "Acquiring The Taste" de devenir un des plus grands albums de rock progressif.

Three Friends (1972) : 8,9/10
De tous les albums cultes de Gentle Giant, "Three Friends" est surement celui que j'aime le moins. Pourtant, il est quand même très réussi. C'est un album concept racontant l'histoire de trois amis se perdant de vue, et se retrouvant une fois adultes. Mis à part "Working All Day" à qui, malgré de nombreuses qualités, je n'accroche pas et "Prologue" qui est un peu longuet, les morceaux sont réussis, en particulier "Schooldays" et "Peel The Paint", qui comptent parmi les morceaux du géant gentil. "Mister Class And Quality?" et "Three Friends" sont deux autres morceaux très plaisants, mais un peu moins bons. Malgré plein de bonnes choses, j'ai toujours eu du mal à accrocher à cet opus. Mais au bout de plusieurs écoutes, sa qualité commence à ressortir au grand jour.

Octopus (1972) : 10/10
Le 6ème meilleur album de rock progressif de tous les temps. Voilà ce qu'est "Octopus" à mes yeux. Un chef d'oeuvre qui atteint la perfection. Aucune seconde de cet opus n'est à enlever, aucune. Ballade (Think Of Me With Kindness), hard rock (A Cry For Everyone), pop acoustique (Dog's Life), morceau complexe à influence médiévale (Raconteur Troubadour, The Advent Of Panurge) ou tout simplement prog (The Boys In The Band, River), Gentle Giant s'attaque à de nombreux styles, toujours avec succès. C'est parfait, il n'y a rien à dire de plus.

In A Glass House (1973) : 9,5/10
Avant la sortie de cet opus, Phil Shulman, l'un des pilliers du groupe, quitte Gentle Giant. On pourrait donc s'attendre à un album moyen. Et bien non. "In A Glass House" est un des meilleurs albums du groupe. Du très prog et créatif "The Runaway" à l'étrange berceuse "An Inmates Lullaby" en passant par les sommets progressifs que sont "Experience" et "In A Glass House", tout est bon, si ce n'est "Way Of Life" que je trouve moyen et "A Reunion" qui est le morceau que j'enlèverais de l'album, vu qu'il ne colle pas trop à l'ensemble.

The Power And The Glory (1974) : 8,1/10
Etant fan de Gentle Giant, ce fut la douche froide lorsque je fis la découverte de cet album, d'autant plus qu'il est considéré comme un des meilleurs du groupe. Bien sûr, il n'est pas mauvais, mais il est largement en déca des albums précédents. Malgré de supers morceaux progressifs comme "Cogs In Cogs" et "Proclamation", je ne comprends pas trop cet album. Je n'accroche pas vraiment, et certains morceaux sont un peu trop pop. Sinon, c'est bien évidemment, mais je ne suis pas fan.

Free Hand (1975) : 8,9/10
Gentle Giant remonte le niveau avec un nouveau très bon album. Du très festif et prog "Just The Same" au funk barré du morceau titre, en passant par le très médiéval "Mobile" ou l'épopée tragique de "His Last Voyage", c'est un album de très haut niveau. Seuls l'instrumental dispensable "Talybont" et le rock fade "Time To Kill" baissent l'ensemble. Mais il ne faut pas oublier "On Reflection". Un des meilleurs morceaux de Gentle Giant, et un des meilleurs morceaux de rock progressif.

Interview (1976) : 7,2/10
La première moitié des années 1970 est passée, et c'est à ce moment là que Gentle Giant sort son premier album décevant. Mis à part le morceau titre, tous les morceaux vont du bon mais sans plus (Design, Give It Back) au médiocre (Another Show, Timing). Reste quand même le morceau titre et "I Lost My Head" qui restent des morceaux très convenables. Sinon, pas grand chose à sauver et à retenir.

The Missing Piece (1977) : 4,7/10
Attention : mauvais album ! Seuls quelques morceaux sauvent l'album du désastre total, tels que "Memories Of Old Days" et "For Nobody". On peut aussi garder "Two Weeks In Spain" et éventuellement "Winning". Tout le reste n'est que morceaux prog ratés, ou morceaux pop insipides. Bref, c'est caca.

Giant For A Day (1978) : 2/10
Que c'est il passé ? Comment Gentle Giant a-t-il pu sortir une telle bouse intersidérale. Comment un mastodonte de la scène progressive a pu sortir.... ça ! Le morceau "Spooky Boogie" est le seul morceau qui accorde des points à l'album, 2 en l'occurrence. Sinon, il n'y a rien à garder, c'est vraiment une pure catastrophe. On regrette presque "The Missing Piece" à ce point là. 

Civilian (1980 ) : 4/10
L'album n'est pas foncièrement mauvais. C'est juste que c'est de la pop. Ne cherchez pas de compositions complexes ou d'instruments médiévaux. C'est de la pop, point final. C'est après ce troisième album raté que Gentle Giant décidera à juste titre d'arrêter les âneries et de se séparer. OK, ils ont arrêtés de faire des albums mauvais. Mais c'est quand même triste qu'un super groupe comme Gentle Giant se soit séparé. Si Van Der Graaf Generator, Magma, ELP ou encore King Crimson se sont reformés dans les années 1990/2000 pour le meilleur (K.A de Magma, THRAK de King Crimson) ou pour le pire (In The Hot Seat d'ELP), Gentle Giant ne se reformera pas. Il y aura quand même un petit réconfort avec la tournée de Three Friends, ou trois membres du groupe se sont rassemblés pour quelques concerts.

Voilà pour cette Retropolis sur un de mes groupes favoris qui a connu une fin tragique.

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