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dimanche 29 juin 2014

Retronik Spécial Pink Floyd : L'intégrale studio 1967-1994 (1/2)

Au sommaire (les liens pour les albums sont dans le sommaire) :
Partie 1 :
The Piper At The Gates Of Dawn (1967)
A Saucerful Of Secrets (1968)
More (1968)
Ummagumma (1969)
Atom Heart Mother (1970)
Meddle (1971)
Obscured By Clouds (1972)
Partie 2 : 
The Dark Side Of The Moon (1973)
Wish You Were Here (1975)
Animals (1977)
The Wall (1979)
The Final Cut (1983)
A Momentary Of Lapse Of Reason (1987)
The Division Bell (1994)


Ah ! Pink Floyd... Un des meilleurs groupes de l'histoire de la musique. Un des rares groupes qui a réussi à connaître le succès commercial (The Dark Side Of The Moon) et qui a pu en même temps expérimenter (Ummagumma) et flirter avec le progressif (Meddle, Atom Heart Mother,...). Evidemment, Pink Floyd, comme de nombreux groupes progressifs des années 1970, a connu un déclin dans les années 80. D'ailleurs, est ce que Pink Floyd est un groupe progressif ? Oui. Certains albums sont progressifs à 100% (Meddle, Atom Heart Mother, Wish You Were Here,...) et même dans d'autres albums, il y a certains moments de pur progressif (Interstellar Overdrive sur The Piper, la chanson titre d'A Saucerful Of Secrets, Comfortably Numb sur The Wall,...). Jetons un coup d'oeil sur la discographie du groupe...

The Piper At The Gates Of Dawn (1967) ***
Album psychédélique, The Piper est un album qui fait côtoyer les chansons pop acidulées (The Gnome, Matilda Mother, Bike...) avec des morceaux plus expérimentaux (Interstellar Overdrive, Astronomy Domine, Pow R Toc H ...). Les morceaux dominants sont évidemment l'instrumental de 9 minutes complètement déjanté Interstellar Overdrive, le très planant Astronomy Domine, le morceau mi-pop mi-expérimental Bike, et la comptine pour enfants The Gnome (je l'aime bien celle là). L'album est bon pour un premier album (et en plus, ils ont été aidés par les Beatles qui étaient dans le studio d'à côté en train d'enregistrer un certain Sgt Pepper's Lonely Heart Club Band...) mais il souffre de la quantité trop importante de chansons pop pour pouvoir dire que ce groupe est un groupe de rock progressif. D'ailleurs, peut on parler de rock ? Oui (Lucifer Sam, Interstellar Overdrive) et non (Chapter 24, Flaming, The Gnome, Scarecrow). Bref, un album correct mais plus proche des Beatles ou des Yardbirds que du futur Pink Floyd. Les albums quitteront ce côté pop seulement lorsque Syd Barrett sera parti, le cervau complètement grillé par les drogues.

A Saucerful Of Secrets (1968) ****
Dernier album avec Syd Barrett en musicien, A Saucerful Of Secrets est déjà beaucoup plus progressif que son prédécesseur. L'album commence avec le très psychédélique "Let There Be More Light" qui raconte l'arrivée d'extraterrestres sur Terre. Avec son intro de basse que j'aime particulièrement et les vocaux puissants du nouveau venu nommé David Gilmour, c'est une chanson qui est sympathique mais loin d'être un classique. "Remember A Day" est une chanson composée et chantée par le clavièriste du groupe, feu Richard Wright. Musique pop un peu allumée (avec notamment ses changements de signatures rythmiques), ça reste un morceau écoutable. Puis arrive le fameux "Set The Controls For The Heart Of The Sun". Morceau culte du groupe, c'est 5 minutes de mysticisme presque hindou, avec ses gros coups de tambour, ces glissandos de guitare et d'orgue et ses paroles plus murmurées que chantées qui ont été puisées dans un recueil de poésies chinoises, c'est très psychédélique et envoûtant. Ces 5 minutes passent très vite. "Corporal Clegg" est un rock basé sur l'accord d'Hendrix est un riff de guitare très rock. Avec ses paroles sur le thème d'un héros de guerre oublié, Roger Waters écrit sa première chanson sur ce thème, qu'on retrouvera notamment dans The Final Cut mais d'une façon plus solennelle qu'ici, où le thème est traité de façon comique. La chanson finit sur un thème très festif de kazoo (?!) accompagné des exclamations de joie du groupe. C'est un peu du grand n'importe quoi mais j'aime ça. Le morceau titre dure 11 minutes et commence avec un crescendo inquiétant dominé par l'orgue puis arrive un segment violent et expérimental. Tous les instruments partent dans tous les sens. Nick Mason tape frénétiquement les tambours de sa batterie et ses cymbales, Rick Wright fait du piano façon free jazz, Roger Waters agresse un gong et David Gilmour fait crier sa guitare. C'est un peu le bazar. Puis arrive un moment beaucoup plus calme. L'orgue joue des beaux accords, c'est très mélancolique puis le groupe la rejoint et David Gilmour se met à chanter. C'est très beau et c'était devenu un passage presque obligé dans les concerts du groupe à l'époque. Après ce magnifique morceau arrive sûrement la chanson la plus faible de l'album : "See Saw". C'est une chanson pop de Wright oubliable. L'album finit sur "Jugband Blues" composée et chantée par... Syd Barrett. C'est sa dernière composition au sein du groupe avant d'être finalement sorti du groupe. Il se lancera dans une carrière solo en sortant des albums de pop psychédélique assez réussi. Son meilleur album selon moi est The Madcap Laughs, avec souvent sur ses albums l'aide de ses anciens confrères de Pink Floyd. Syd Barrett est devenu gros, chauve et solitaire et est mort le 7 juillet 2006 du cancer du pancréas.

More (1968) **
Première des deux bandes originales que Pink Floyd composera pour le réalisateur Barbet Schroeder, More est la musique du film du même nom. L'album est inégal mais comporte quand même de bons moments. La musique commence avec "Cirrus Minor", un morceau très calme et bucolique accompagné du chant de Gilmour et la Farsifa de Wright. Puis arrive le déchaînement hard rock de "The Nile Song". C'est brutal de partout (autant la voix que la guitare) et la chanson se finit sur un solo endiablé de Gilmour. C'est court, efficace, rock. "Crying Song" chanson folk sympathique avec du vibraphone. Bonne mais oubliable. "Up The Khyber" est une improvisation free à base de percussions et de piano. C'est un peu du grand n'importe quoi. "Green Is The Colour" est une chanson acoustique du groupe. Avec une ambiance similaire à celle de "Cirrus Minor", le morceau sera souvent joué en concert jusqu'en 1973. "Cymbaline" est, et de loin, le meilleur morceau de l'album. A la dominante acoustique, ce morceau est porté par une belle mélodie avec la voix de Gilmour et les percussions de Nick Mason. Elle a quand même un petit charme, cette chanson. "Party Sequence" est un morceau composé par le groupe mais joué par le couple Mason. Le mari joue les percussions, la femme joue de la flûte. C'est tout. Pendant 3 minutes. "Main Theme" est un morceau entre jazz et progressif devenu lui aussi un morceau souvent joué en concert. C'est un autre sommet de l'album. "Ibiza Bar" est une version à peine modifiée de "The Nile Song". C'est pour ça que son intérêt est presque inexistant. "More Blues", comme l'indique son nom très recherché, est un blues dans la pure tradition. Et là, il y a "Quicksilver" qui gâche tout. Exemple de somnifère musical, "Quicksilver" c'est 7 minutes de bruit, juste du bruit. 7 minutes de ta vie gâchée. "A Spanish Piece" est un très court morceau avec une guitare flamenco et des paroles parlées de Gilmour L'album se clôt sur "Dramatic Theme", une version abrégée du "Main Theme". Son riff de basse me fait un peu penser à celui de "Let There Be More Light". Bref, "More" est un album oubliable mais écoutable.

Ummagumma (1969) ***
Ummagumma fait partie de ces albums étranges qui sont très difficiles d'accès. Ummagumma est un double album. Un disque live et un disque studio. Le disque live est correct avec des morceaux cultes tels que Set The Controls For The Heart Of The Sun ou Astronomy Domine. Le disque studio, moi je l'aime mais certains le détestent. Pourquoi ? Car c'est très expérimental.
Le concept est simple : deux pièces par face. Une pièce pour chaque membre du groupe. Chaque pièce doit faire près de 10 minutes. Sauf pour Waters car vu que sa chanson ne faisait que 7 minutes, il en a fait une autre de 5 minutes. L'album débute avec "Sysyphus", la pièce de Wright. "Sysyphus" est pour moi la meilleure pièce de l'album à égalité avec "The Narrow Way" de Gilmour. Cela débute par une introduction qui aurait pu être le thème d'un péplum avec ses gros cuivres épiques. Puis, il y a du piano un peu jazz, puis les instruments arrivent et tout cela devient du free jazz accompagné d'effets sonores. Puis ça devient calme. Et tout cela est interrompu soudainement par un grand accord dissonant (beaucoup de gens ont sursauté à ce moment là) et on revient au thème de péplum introductif. Tout cela est plutôt étrange mais réussi. Arrive les pièce de Waters. "Grantchester Meadows" est un morceau de 7 minutes à l'ambiance pastorale et folk. Pour l'instant ça va. La deuxième pièce pose plus problème rien qu'avec son titre : "Several Species Of Small Furry Animals Gathered Together In A Cave And Grooving With A Pict". C'est long. Et la musique est tout aussi bizarre que son titre. En fait, c'est Roger Waters qui imite des animaux et des écossais pendant 5 minutes (trop bien, j'adore entendre Roger Waters imitait des écossais !). Après cette purge, Gilmour remonte l'album avec "The Narrow Way". Divisée en trois parties comme toutes les autres suites de l'album, la première partie est ma préférée. C'est folk, c'est plaisant, c'est bien joué... J'aime. La deuxième partie est plus expérimentale. On est parfois proche de la musique drone. Enfin, la troisième partie est le seul moment de l'album avec de la voix si on enlève "Several Species...". C'est vraiment agréable à écouter. Ma suite préférée avec Sysyphus, et de loin la plus accessible. Pour finir l'album, Mason apporte "Grand Vizier's Garden Party". La première partie, tout comme la troisième partie, est un solo de flûte de sa femme. Entre les deux, il y a la deuxième partie constituée d'un long solo de percussions. Pas trop mal mais pas transcendant. Bref, cet album difficile d'accès reste à écouter.

Atom Heart Mother (1970) *****
C'est avec cet album que Pink Floyd rentre chez les grands selon moi. Et encore, les suivants ne sont pas encore sortis. L'album commence avec la suite titre. Une suite de 23 minutes avec un orchestre, des choeurs, etc... Bref, le rêve. Des thèmes inoubliables, des solos d'anthologies, cette suite est mythique. Un des plus grands morceaux du Floyd. Et puis, c'est complètement progressif. Les moments expérimentaux (le passage avec les sortes de sirènes et les accords dissonants de synthés) côtoient les moments plus classiques (le choeur vers 8 minutes, l'introduction) ou les moments plus rock (le solo de guitare assez long vers 12 minutes). C'est épique. J'adore.  "If" est une ballade acoustique de Waters sans prétention mais sympathique à écouter. "Summer '68" est un morceau composé par Rick Wright. Avec une belle intro de piano, une belle mélodie et de bons petits interludes, cette chanson est un réussite. Tout comme le morceau suivant. "Fat Old Sun" est un autre classique de Pink Floyd. C'est une belle ballade, c'est beau, c'est mélodieux... Mais c'est à la fin que la chanson rentre dans la légende : un superbe solo de guitare, un des plus grands de David Gilmour. Magistral. Pour clore l'album, un morceau de 13 minutes expérimental nommé "Alan's Psychedelic Breakfast". Ce sont des passages musicaux entrecoupés de bruitages de cuisine. Dispensable mais écoutable. Cet album est une pure réussite. Je l'adore. A écouter de toute urgence.

Meddle (1971) *****
Tout comme Atom Heart Mother, c'est grâce à deux morceaux en particulier que l'album rentre dans la légende. L'album s'ouvre sur "One Of These Days". Basé sur un riff de basse brutal qui enchaîne sur une jam endiablée, ce morceau est excellent. C'est génial. Pourtant le riff de basse c'est juste une note. Mais c'est efficace. Et le jam de fin est extraordinaire avec la slide guitar de Gilmour et les accords d'orgue de Wright, tout ça accompagné de la batterie violentée de Mason. "A Pillow Of Winds" et "Fearless" sont deux ballades plaisantes même si j'ai une préférence pour "Fearless" avec son riff plus efficace. "San Tropez" est un morceau jazzy sur la ville de Saint Tropez (je suis un génie) efficace dans le genre. "Seamus" est un blues avec les voix de David Gilmour et Seamus. Seamus, pour information, est un chien qui sait chanter.  Pour l'instant, cet album est déjà très bon, mais c'est à partir de maintenant que l'album devient culte : "Echoes".
Suite de 23 minutes, l'album débute avec les notes aériennes de Wright. Puis arrive la guitare de Gilmour jouant un solo tout en douceur. C'est beau, c'est très atmosphérique. Puis les couplets arrivent. Sur une belle suite d'accord, Wright et Gilmour chantent en harmonie accompagnés par la batterie toute en retenue de Mason. Puis, un riff plus agressif arrive, et on part sur une jam funk avec un superbe solo de guitare. C'est excellent. Et lorsque la barre des dix minutes est dépassée depuis quelques temps déjà, on part sur la partie un peu plus expérimentale. Des bruits de mouettes, de sirènes, et des nappes de synthés donnent un côté très planant est mystique au morceau. Finalement, un riff de basse arrive, et la guitare, et le synthé puis tout cela explose dans un moment d'anthologie. Et à la fin, le couplet est repris, puis les notes atmosphériques du début résonnent et s'éloignent. Pink Floyd à son sommet. Magique.

Obscured By Clouds (1972) ***
Obscured By Clouds est la deuxième et dernière bande-son de Pink Floyd pour Barbet Schroeder. Musique du film "La Vallée", elle est plus rock et plus réussie que "More" selon moi. "Obscured By Clouds" est une ouverture magistrale à l'album. Une grosse basse de synthé gronde, puis la batterie. C'est plutôt pas mal pour l'instant. Puis arrive la slide guitar de Gilmour. Ca sonne super bien. J'adore. Puis on enchaîne directement à "When You're In" est un rock assez bourrin basé sur un riff de guitare efficace. "Burning Bridges" est beaucoup plus calme. Avec ces belles notes d'orgues et le duo vocal Waters/Gilmour, "Burning Bridges" est sûrement la chanson la plus relaxante de l'album avec "Wot's.. Uh The Deal?" "Mudmen" puisque cette dernière est très proche de "Burning Bridges".  "The Gold It's In The ..." est un rock efficace chanté par Gilmour. J'aime particulièrement le solo de guitare de ce morceau. Tout comme "When You're In", c'est simple, efficace, ça va droit au but. "Wot's... Uh The Deal?" est un morceau acoustique très beau et mélodieux. Avec ses délicieux arpèges et la voix de Gilmour, on s'installe et on se relaxe. "Childhood's End" contient de superbes parties de guitare et d'orgue. J'adore aussi. "Free Four" est aussi un très bon morceau.  Si la musique, avec ses guitares acoustiques puissantes, et très réussie, ce qui est intéressant aussi, ce sont les paroles qui parlent du père de Waters, mort à la guerre, notamment avec la phrase "i'm the dead man's son". "Stay" est une très belle ballade que j'apprécie particulièrement. Elle est très belle. "Absolutely Curtains" clôt l'album avec un début psychédélique et finit sur un chant tribal. Un bon album mais sans plus. Il reste quand même très sympathique à écouter.

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